( The Walk – The False Debt)
Le petit tapotait doucement la terre de la pointe de son soulier.
Il semblait réfléchir, absorbé par quelque chose d’indicible.
Elle sourit, comprenant ce qui montait en lui,
et reprit d’une voix calme :
« Il y a une vieille histoire que beaucoup répètent sans le savoir.
Une histoire qui dit :
"Tu dois souffrir pour mériter ce que tu veux."
Que ce soit l'amour, la réussite, la beauté,
on te murmure souvent que tu dois d'abord payer.
Par la peine, par le labeur, par l'abandon de ton propre rythme.
Mais vois-tu,
ce n'est pas la vérité de ton “Je suis”.
Ton existence n'est pas une dette.
Ton bonheur n'est pas une récompense méritée.
C'est ton état naturel,
comme la floraison est naturelle à une fleur.
Le “Je” — la conscience originelle —
n’a jamais exigé de rançon pour t'offrir la vie.
Il a simplement choisi d'expérimenter à travers toi
le plaisir d’être, de vibrer, d’aimer.
La douleur n'ajoute rien à ta valeur.
L'effort n’est pas une monnaie d’échange.
Cela ne veut pas dire que tu ne travailleras jamais,
ni que tu ne relèveras pas de défis.
Mais ton mouvement naturel est la danse,
pas le combat.
Quand tu ressens de la lourdeur, de la contrainte,
quand ton cœur se serre au lieu de s'ouvrir,
c’est souvent que tu as cru devoir payer quelque chose
qui était déjà tien.
Alors rappelle-toi ceci, mon cœur :
tu n’es pas né pour rembourser une dette.
Tu es né pour rayonner ta vibration.
Et tout ce que tu aimes vraiment,
tout ce qui te fait vibrer profondément,
vient vers toi parce que tu le reconnais comme tien,
pas parce que tu l’as gagné. »
Elle effleura la joue du petit du bout des doigts,
comme pour lui rappeler qu'il n'avait rien à prouver.
Le vent apportait déjà l'odeur du soir, tiède et légère.
Elle regarda l'horizon,
où les premières étoiles commençaient à poindre,
et ajouta doucement :
« Viens… je vais te raconter comment les tâches elles-mêmes
peuvent devenir des danses. »

IV. The False Debt
The little one tapped the earth softly with the tip of his shoe.
He seemed deep in thought, absorbed by something indescribable.
She smiled, sensing what was rising in him,
and resumed in a calm voice:
“There’s an old tale many repeat without even realizing.
A story that says:
‘You must suffer to deserve what you want.’
Whether it’s love, success, or beauty,
people often whisper that you must first pay.
Through hardship, labor, or by abandoning your own rhythm.
But you see,
that’s not the truth of your ‘I am.’
Your existence is not a debt.
Your joy is not a prize to be earned.
It is your natural state,
just as blooming is natural to a flower.
The ‘I’ — the original consciousness —
never demanded ransom to offer you life.
It simply chose to experience, through you,
the pleasure of being, of vibrating, of loving.
Pain adds nothing to your worth.
Effort is not currency.
That doesn’t mean you’ll never work,
nor face challenges.
But your natural movement is a dance,
not a battle.
When you feel heaviness or pressure,
when your heart tightens instead of opening,
it’s often because you believed you had to pay
for something that was already yours.
So remember this, my heart:
you weren’t born to repay a debt.
You were born to radiate your frequency.
And everything you truly love,
everything that deeply makes you vibrate,
comes to you because you recognize it as yours —
not because you earned it.”
She gently touched the child’s cheek with her fingertips,
as if to remind him he had nothing to prove.
The wind already carried the warm scent of evening.
She looked toward the horizon,
where the first stars were starting to appear,
and added softly:
“Come now…
I’ll tell you how even tasks
can become dances.”