( The Walk – The Art of the Flow)
Ils avaient suivi le chemin longeant la rivière,
marchant dans le murmure tranquille de l’eau.
À un moment,
ils s’arrêtèrent sous un grand arbre,
dont les racines plongeaient dans la terre noire et fraîche.
Elle s'assit, tapotant la mousse à côté d’elle,
invitant le petit à faire de même.
Lorsqu’il fut installé, elle lui dit doucement :
« Tu sais...
il y a une étape encore plus subtile que choisir le chemin.
Celle de laisser résonner ton être,
sans tension, sans attente.
Simplement te tenir là,
présent,
en accord profond avec ton propre battement intérieur,
et laisser l’univers danser autour de toi.
Laisser vibrer,
c’est comme être une corde tendue au juste ton :
elle n’a pas besoin de crier pour faire chanter l'air.
Elle vibre,
et l’air s’ajuste à elle.
Quand tu es parfaitement accordé à ce que tu aimes,
tu n’as plus besoin de courir vers ce que tu désires.
Tu n’as plus besoin d'aller chercher ta place.
Ta simple existence devient une invitation silencieuse,
à laquelle tout ce qui t’est destiné répond sans effort.
Plus tu laisses le flow t'emporter,
plus la vie vient naturellement te rejoindre.
Parfois lentement,
parfois comme une évidence instantanée,
mais toujours dans la justesse. »
Elle marqua une pause,
posant sa main sur son propre cœur.
Un geste simple, tranquille.
Le petit l’imita sans un mot,
sentant peut-être instinctivement ce qu'elle voulait dire.
Elle ajouta alors dans un sourire :
« Ne presse pas la rivière.
Ne soulève pas le vent.
Devient la rivière.
Devient le vent.
Et tout ce que ton cœur appelle,
se laissera porter jusqu’à toi. »
Ils restèrent là un instant,
immobiles,
écoutant le doux balancement du monde.
Puis, elle murmura :
« Après tout cela,
il ne reste plus qu’à se souvenir de l’évidence la plus simple… »
IX. The Art of the Flow
They had followed the path along the river,
walking in the quiet murmur of water.
At one point,
they stopped beneath a large tree
whose roots dove deep into the rich, cool earth.
She sat down, tapping the moss beside her,
inviting the child to do the same.
Once he was settled, she said softly:
“You know...
there’s a step even more subtle than choosing the path.
It’s letting vibration flow.
Not forcing.
Not pushing.
Not trying to capture what you feel.
Just standing there,
present,
deeply in tune with your own inner rhythm,
and letting the universe dance around you.
Letting vibration flow
is like being a string tuned to the right pitch —
it doesn’t need to shout to make the air sing.
It simply vibrates,
and the air adjusts to it.
When you're perfectly aligned with what you love,
you no longer need to chase what you desire.
You no longer need to find your place.
Your very existence becomes a silent invitation,
to which everything meant for you responds effortlessly.
The more you let it flow,
the more life naturally comes to meet you.
Sometimes slowly,
sometimes with instant clarity —
but always with precision.”
She paused,
placing her hand gently on her own heart.
A simple, quiet gesture.
The child mimicked her,
perhaps instinctively sensing what she meant.
Then, with a smile, she added:
“Don’t rush the river.
Don’t lift the wind.
Become the river.
Become the wind.
And everything your heart calls for
will be carried to you.”
They sat there for a while,
still and silent,
listening to the gentle sway of the world.
Then she whispered:
“After all of this,
there’s only one thing left to remember —
the simplest truth of all…”
